Le Musée du Mont Sairt-Michel renferme, entre autres précieuses collections, d'Importantes séries de pièces d'horlogerie artistiques: montres anciennes mouvements, coqs de montres anciennes, cadrans décorés, (clefs, etc., constituant en quelque sorte «l'histoire artistique de la montre». Parmi ces collections, celle des Coqs détachés est la plus, complète que l'on connaisse en ce genre. Elle est unique au monde, et renferme plus de 15.000 de ces petites merveilles, classées historiquement avec la plus grande précision, depuis l'époque de leur origine, jusqu'à celle de leur disparition. Ce classement a été effectué, d'après les montres des Musées nationaux, et, grâce à l'obligeance des grands collectionneurs, d'après les montres des collections privées, avec le précieux concours de M. Martial Imbert, l'homme le plus compétent en matière d'horlogerie ancienne. Le dessin ci-contre représente a face postérieure d'une montre. de la Régence et indique la position du Coq, qui recouvre, sans le cacher, le balancier régulateur. Ce Coq était le principal ornement des anciennes montres. Il était travaillé au burin dans une plaque de cuivre, repercé, ajouré, pour laisser voir le fonctionnement du régulateur, puis gravé et ciselé avec une habileté extraordinaire par des artistes spéciaux. L'horloger breton Yves Leroadec est le premier qui, en 1843, recueillit, pour les collectionner et pour les monter en bijoux, les Coqs de montres anciennes, qui étaient remplacées peu à peu par les montres à cylindres. Ces premiers essais ont amené depuis de nombreuses applications des Coqs de montres, tant dans l'ornementation des vêtements que dans les bijoux. - La salle 7 du Musée du Mont Saint-Michel offre à la curiosité féminine un nombre important de types de ces bijoux affectant les genres les plus divers : épingles de cravates et de chapeaux, broches de corsages et broches de cheveux, agrafes, boutons de manchettes. breloques, cassolettes, bracelets, colliers, etc., etc. - Nos dessins représentent quelques-uns de ces bijoux. Redisons que le succès obtenu par la valeur esthétique de ces merveilles du burin est dû à ce fait que chacun de ces Coqs n'est pas une reproduction, mais bien l'?uvre individuelle, authentique, d'artistes des XVIIe et XVIIIe siècles.